C'était l'occasion d'aller y voir comment ça se passe... Plongée dans les arcanes de l'impression offset...
Le principe: plusieurs pages de la BD (correspondant à plusieurs cahiers -souvent cahiers de 16 pages ou de 8 pages) sont rassemblées au format final sur une immense surface correspondant à la surface d'une feuille de papier standard pour l'impression. De l'ensemble de ces pages est tiré par un procédé photomécanique un jeu de 4 PLAQUES d'IMPRESSION en métal sur lesquelles apparaissent en gras les zones à encrer. Chacune des 4 plaques correspondent aux zones à encrer pour les 4 couleurs qui interviennent dans l'impression: (dans l'ordre d'impression) le noir, le cyan, le magenta et le jaune.
L'ensemble des groupes de couleurs de la machine |
Plaque pour le cyan (bleu) |
Détail de la plaque; les zones en gris bleu sont grasses et attirent l'encre. |
C'est un procédé fin et précis, ce qui explique l'importance du CALAGE de la machine avant impression finale. C'est avec la réalisation des plaques ce qui prend le plus de temps et d'argent, car pour bien caler la machine, il faut faire des centaines d'impressions d'essais (qui sont ensuite mises au rebut). La machine doit être calée à chaque changement de plaque (pour notre album, il a fallu 4 plaques).
Scan de la bande de réglage des couleurs par zone (imprimée sur toutes les plaques en haut afin d'être scannée au cours de l'impression et comparée avec la référence) |
En gros , le calage comprend l'alignement des rouleaux et le réglage des la tension des plaques afin d'assure la superposition parfaite des couleurs, la vérification de la stabilité des taux d'encrage et leur correspondance avec la référence, la correction éventuelle des taux d'encrage de référence (par exemple lorsque l'auteur vient et constate que les couleurs par rapport à son original ne sont pas respectées...).
Une fois que c'est bon, on reconstitue les 2 ou 3 cahiers contenus dans la plaque pour vérifier que tout est bien imprimé par rapport au BAT (bon à tirer, épreuve imprimée du document source de l'album). S'il y a des zones manquantes, ou altérées, ce peut être une problème d'encrage des rouleaux ou un blanchet altéré (ces rouleaux caoutchoutés ont une surface très fine et très fragile -la moindre déchirure apparaît à l'impression....).
Ce qui est frappant, c'est le degré de précision à tous les étages de cette énorme machine qui jongle avec des miligrammes, des microns et des pouièmes sur des échelles gigantesques (voir la taille de la plaque et la finesse du rendu des images).
Reconstitution des cahiers... |
Vérification... |
Ensuite, c'est parti! On charge le papier, et hop, ça roule (2500 feuilles pour un tirage à 2500 exemplaires.)
Charge du papier... |
Sortie des feuilles... |
2500 feuilles... (1 plaque) |
L'impression des 2500 feuilles prend environ 1/2 heure. Ensuite, il faut charger la plaque suivante (1 par couleur)...
...recharger du papier, nettoyer tous les blanchets, recaler la machine et c'est reparti...
Une fois tous les cahiers imprimés, tout part au façonnage (massicotage, pliage, assemblage) et à la reliure, toutes opérations qui ne se feront pas sur place mais dans une autre usine.
Bref, une visite dense et passionnante où l'on redécouvre que la BD est un produit à haute valeur ajoutée, qui demande à tous les maillons de la chaîne un grand professionnalisme!
Un grand merci à toute l'équipe de l'imprimerie Clerc qui m'on gentiment accueillie et dévoilé une partie de leur métier.
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